Pour manger bon et bien, consommez de saison et local !
Quand je voyage, un de mes petits plaisirs c’est de trouver des producteurs locaux respectueux de leur terre et leurs produits. Découvrir un pays, une région c’est aussi découvrir sa cuisine, sa gastronomie, ses produits.
D’un point de vue écologique, en consommant des aliments locaux, biologiques et saisonniers, nous réduisons l’impact environnemental de notre alimentation. Les aliments subissent moins de traitements, moins de transports et moins d’emballages.
Ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui sont réduites, et en respectant les cycles de la nature, nous réduisons aussi la consommation d’énergie nécessaire à la production.
C’est aussi une manière différente d’envisager le rapport à l’assiette :
- On se donne toutes les chances de manger des aliments plus nutritifs, donc bon pour la santé.
- C’est une occasion de changer ses habitudes alimentaires selon les saisons, selon son lieu d’habitation : de s’adapter aux produits disponibles.
- C’est enfin une affaire de goût ! Des produits cueillis à maturité sans passage en chambre froide sont plus savoureux.
J’ai découvert la Haute Corse il y a quelques années.
La Corse est une région fabuleuse et le climat particulier de l’île permet de mettre en culture toutes les variétés de fruits et de légumes méridionaux et septentrionaux, tout en ayant une agriculture assez douce et biologique pour la plupart.
J’ai eu l’occasion d’échanger avec deux producteurs locaux : un maraîcher et une oléicultrice, que j’ai rencontré pour la première fois au marché d’Oletta. Je fais partie maintenant de leurs nombreux clients fidèles.
Gody a créé la ferme de QUECCIALBA par passion, une ferme biologique située à Oletta.
Dès son plus jeune âge il passe des heures à jardiner tous les WE avec ses grands-parents, eux-mêmes agriculteurs dans la région de Bourgogne.
Ses parents s’installent en Corse quand il a 11 ans. Là il continue à jardiner son propre potager.
Après une première expérience professionnelle en tant que commercial, il décide de s’inscrire au lycée Agricole.
Il arrive à s’installer en un an et demi, un parcours d’installation qu’il appelle un parcours du combattant tant le challenge administratif et sur le terrain est grand.
L’aventure débute avec un terrain de 6 hectares : un champ vierge avec quelques oliviers brûlés, sans système d’irrigation. Il plante des haies, des arbres fruitiers, débroussaille, il achète une serre d’occasion puis investit dans une deuxième serre et une troisième cette année.
Gody a choisi de travailler une petite surface pour valoriser ses produits label bio et atteindre une rentabilité.
Le coût de production est certes plus cher que sur une exploitation conventionnelle mais il travaille en flux tendus sans avoir besoin de stocker sa production.
Il n’a donc pas besoin d’investir dans une chambre froide et peut garder ses fruits et légumes dans une pièce à 16-18 degrés entre le moment de la cueillette le matin et la livraison dans la journée.
Toutefois le bio reste 30% plus cher car sans traitement 30% de la production est perdue avec les ravageurs ou les maladies.
Il développe la vente directe sur les marchés et fournit des restaurants qu’il a choisi pour leur qualité et qui s’adaptent à la saison et aux produits.
Gody aime la variété et essaie de planter tous types de légumes et fruits.
Comme dit l’adage : « variété fait beauté ! »
Et pour répondre à la demande des restaurateurs, il s’est spécialisé dans la fleur de courgette et toutes les fleurs comestibles : capucine, pois de senteur, bourrache… C’est une niche qui lui convient parfaitement car la production de fleurs et fleur de courgette est très exigeante : il faut faire la cueillette le jour même de sa préparation.
Quant aux stars de l’été ce sont la tomate et la courgette. Il produit entre 200 et 300 kilos de tomates par jour !
A contrario, il a dû abandonner certaines productions de fruits et légumes :
- la framboise car le climat est trop chaud,
- le chou kale, le pâtisson des légumes oublies ou peu connus car les clients ne savent pas comment les cuisiner.
J’ai demandé à Gody ses bons conseils :
- Ne mettez pas vos fruits et légumes au frigo ! Sinon ils se vident de leur eau et leurs nutriments.
- Achetez seulement vos besoins pour les 2-3 prochains jours.
- En les mettant dans de jolis plats, paniers, vous ne les oublierez pas au fond de votre frigo !
- Petite exception : vous pouvez conserver vos poireaux, salades, et herbes dans un sachet au frigo.
- Si vous voulez consommer votre melon bien frais, il suffit de le mettre au frais 1 heure avant de le consommer.
- Si vous vous faites des jus de fruits et légumes à l’extracteur, garder la peau car elle contient plus de nutriments.
- Et bien sûr privilégiez les cuissons douces !
Retrouvez les fruits et légumes de la ferme de Queccialba :
- au marché d’Oletta les mardis et samedis tout l’été,
- au marché de Patrimonio tous les samedis.
- à Saint Florent à l’épicerie Scotto,
- chez La Gaffe https://www.restaurant-lagaffe.com/
- à L’auberge du pêcheur https://www.aubergedupecheur.net/
La Ferme de Queccialba, ferme biologique située à Oletta.
Culture maraîchère, oléicole et charcuterie artisanale.
Contact : 0622576644
Consommer local c’est aussi un gage de qualité et de confiance.
Saviez-vous qu’une huile d’olive sur deux n’est pas « vierge extra » comme annoncé sur l’étiquette ?
Cette appellation « regroupe en principe le haut de gamme des huiles d’olive vierges qui doivent toutes obligatoirement être obtenues par procédé mécanique (pressage), sans traitement chimique ni chauffage susceptible d’altérer sa qualité ».
Mais voilà l’huile d’olive est une des plus grosses fraudes avec le miel.
Tina Belomusto est oléicultrice en Castagniccia, Corse.
Dès que j’ai gouté son huile, je suis devenue fan ! Pas besoin d’un label pour reconnaître un produit de qualité !
L’histoire de cette huile c’est aussi une histoire de reconversion et de passion.
Tina a commencé à faire de l’huile d’olive comme un passe-temps avec les 50 oliviers de sa propriété en Castagniccia.
Puis une opportunité s’est présentée : reprendre les terrains de son cousin. Elle a donc décidé de quitter sa fonction dans l’éducation nationale pour devenir exploitante Agricole. C’était il y a 10 ans.
Aujourd’hui elle a 5000 oliviers, 300 noisetiers, 200 châtaigniers, une affaire familiale gèrée avec son mari et sa fille.
Les terrains sont divisés en parcelles dans la montagne, l’irrigation est uniquement naturelle. Une grosse partie de ses oliviers sont centenaires. L’huile réagit parfaitement à une notion de terroir : variété des olives, climat, type de sol, mode de fabrication… L’huile que Tina fabrique est une huile douce sans amertume avec la même variété d’olive, ce qui lui donne une qualité constante.
La récolte se fait à la main avec des filets et seulement quand les olives sont mûres (noires). Les feuilles sont enlevées une par une, toujours à la main. Le pressage est effectué au plus tard seulement 2 jours après la cueillette pour éviter une huile rance.
Comme beaucoup de productions en corse, l’huile de Tina est bio mais n’a pas le label. Elle ne travaille qu’en vente directe et connait bien sa clientèle qui lui fait totalement confiance.
Vous pouvez acheter l’huile de Tina sur le marché d’Oletta, à côté de Saint Florent ou celui d’Erbalunga au Cap Corse de mai à septembre.
Elle vend presque toute sa récolte sur ces deux marchés mais garde un peu de stock pour ses clients fidèles pour des envois en hiver.
Vous trouverez également de la tapenade, des olives dénoyautées, des noisettes fraiches, des noisettes salées, de la farine de châtaigne.
Cette exploitation familiale a encore un grand potentiel pour développer son activité et je souhaite à Tina un bel avenir avec ses produits d’excellente qualité.
Pour finir, j’ai demandé à Tina, quel était son secret de beauté, qu’elle a bien voulu me dévoiler :
Elle utilise un produit issu de sa production : la pâte de décantation. C’est ce qui reste après la fermentation de son huile dans des cuves en inox de 200 litres.
Cette pâte est son produit anti-âge naturel qu’elle applique sur les cheveux, le visage et le corps.
J’espère que Tina commercialisera bientôt ce soin de beauté 😊
Retrouvez les produits de l’exploitation TERRA ROSSA :
- Au marché d’Oletta les mardis et samedis tout l’été,
- Au marché de Erbalunga, Cap Corse.
TERRA ROSSA est située à Lieu-dit Erdolinco – route de la Porta
20237 Porta
Contact : Tina 06 12 84 13 96